CHAPITRE XXIII.
ACTION DIRECTE ET DÉFINIE DES CONDITIONS EXTÉRIEURES.
Si nous nous demandons pourquoi tel ou tel caractère a été modifié par la domestication, nous sommes dans la plupart des cas très-embarrassés pour le dire. Plusieurs naturalistes, surtout ceux de l’école française, attribuent toutes les modifications au monde ambiant, c’est-à-dire aux changements de climat, avec toutes ses variations de chaleur et de froid, d’humidité et de sécheresse, de lumière et d’électricité : à la nature du sol, et aux diverses qualités et quantités de nourriture. J’entends par l’expression d’action définie dont nous nous servirons dans ce chapitre, une action de nature telle que, lorsqu’un grand nombre d’individus d’une même variété se seront trouvés soumis pendant plusieurs générations à un changement quelconque dans les conditions physiques de leur existence, tous ou presque tous, seront modifiés de la même manière. Une nouvelle variété pourrait donc ainsi être produite sans l’aide d’aucune sélection.
Je ne comprends pas sous ce terme d’action définie, les effets de l’habitude ou ceux de l’usage ou du défaut d’usage des divers organes. Des modifications de ce genre sont bien sans doute déterminées par les conditions auxquelles les êtres