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Page:Darwin - De la variation des animaux et des plantes sous l'action de la domestication, tome 2, 1868.djvu/354

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VARIABILITÉ CORRÉLATIVE.

Le coq commun porte sur le cou et les reins des plumes d’une apparence particulière que nous avons désignées sous le nom de plumes sétiformes ; or, dans la race Huppée, les deux sexes sont caractérisés par la présence d’une touffe de plumes sur la tête, mais chez le mâle, ces plumes ont toujours par corrélation le caractère sétiforme. Les rémiges et rectrices varient ensemble de longueur, quoique implantées sur des parties non homologues, de manière que les pigeons à ailes longues ou courtes ont aussi généralement la queue de dimension correspondante. Le cas du pigeon Jacobin est encore plus curieux, car il a des rémiges et rectrices remarquablement longues ; ce qui semble provenir d’une corrélation entre elles et les plumes allongées et renversées qu’il porte derrière son cou, et qui forment son capuchon.

Les sabots et les poils sont des appendices homologues de la peau ; Azara[1] a constaté qu’au Paraguay il naît souvent des chevaux de couleurs diverses, et dont le poil est crépu et tordu comme les cheveux du nègre. Cette particularité est fortement héréditaire, et, fait remarquable, les chevaux ainsi caractérisés ont des sabots absolument semblables à ceux du mulet. Les poils de la crinière et de la queue sont toujours plus courts qu’à l’ordinaire et varient de quatre à douze pouces de longueur ; de sorte qu’il y a là, comme chez le nègre, une corrélation entre la frisure et la longueur des poils.

Youatt[2], en parlant des cornes du mouton, remarque qu’on ne rencontre de cornes multiples dans aucune race de valeur, et que leur présence est généralement accompagnée d’une toison longue et grossière. Plusieurs races tropicales du mouton, qui portent des poils au lieu de laine, ont des cornes semblables à celles de la chèvre. Sturm[3] constate expressément que dans les différentes races, plus la laine est frisée, et plus les cornes sont tordues en spirale. Nous avons vu, au troisième chapitre, parmi d’autres faits analogues, que l’ancêtre de la race Mauchamp, si célèbre par sa laine, avait des cornes d’une forme particulière. Les habitants d’Angora assurent[4] qu’il n’y

  1. Quadrupèdes, etc., t. II, p. 333.
  2. Youatt, On Sheep, p. 142.
  3. Ueber Racen, Kreuzungen, etc., 1825, p. 24.
  4. Conolly, The Indian Field, févr. 1859, t. II, p. 266.