qu’ils reçoivent une nutrition suffisante, se multiplient par division, et se développent ultérieurement en cellules semblables à celles dont ils dérivent. Pour être plus clair, nous pourrions appeler ces grains des gemmules cellulaires, ou, puisque la théorie cellulaire n’est pas complétement établie, simplement des gemmules. Nous supposons qu’elles sont transmises par les parents à leurs descendants, se développent généralement dans la génération qui suit immédiatement, mais peuvent souvent se transmettre pendant plusieurs générations à un état dormant, et se développer plus tard. Nous supposons que ce développement dépend de leur union avec d’autres gemmules partiellement développées, qui les précèdent dans le cours régulier de la croissance. Nous verrons, lorsque nous discuterons l’action directe du pollen sur les tissus de la plante mère, pourquoi j’emploie le terme d’union. On suppose que les gemmules sont émises par chaque cellule ou unité, non-seulement pendant l’état adulte, mais aussi pendant tous les états de développement. Enfin, je suppose que dans leur état dormant, les gemmules ont les unes pour les autres une affinité mutuelle, d’où résulte leur agrégation en bourgeons ou en éléments sexuels. Donc, à strictement parler, ce ne sont pas les éléments reproducteurs, ni les bourgeons qui engendrent les nouveaux organismes, mais les cellules ou unités mêmes du corps entier. Ces suppositions constituent l’hypothèse provisoire que je désigne sous le nom de pangenèse. Des idées à peu près semblables ont été proposées par d’autres auteurs[1].
- ↑ Le professeur Huxley a appelé mon attention sur les idées de Buffon et de Bonnet.
Le premier (Hist. nat. gen., édit, de 1749, t. II, p. 54, 62, 329, 333, 420, 425), suppose que
les molécules organiques existent dans la nourriture consommée par tout être vivant, et que
ces molécules sont, par leur nature, analogues aux organes divers par lesquels elles sont
absorbées. Lorsque les organes se sont ainsi complétement développés, les molécules n’étant
plus nécessaires, se rassemblent et forment des bourgeons ou les éléments sexuels. Si Buffon
avait supposé que ces molécules eussent été formées par chaque unité séparée dans tout le
corps, son idée et la mienne eussent été fort semblables.
Bonnet (Œuvres d’hist. nat., t. V, part. I, 1781, in-4, p. 334), parle de germes dans les membres adaptés à la réparation de toutes les pertes possibles ; mais il n’explique pas si ces germes sont supposés être les mêmes que ceux qui sont dans les bourgeons et les organes sexuels. Sa fameuse théorie, maintenant abandonnée, de l’emboîtement, implique l’inclusion à l’infini de germes parfaits au dedans d’autres germes, préexistants et prêts pour toutes les générations successives. D’après mon idée, les gemmules de chaque partie séparée ne sont pas originellement formées d’avance, mais se produisent constamment dans chaque génération et à tout âge, quelques-unes se transmettant de générations antérieures.
Le professeur Owen (Parthenogenesis, 1849, p. 5–8) remarque : « Les produits du germe-