Résumé. | 353 |
Cette fécondité parfaite et presque universelle ne doit pas nous étonner, si nous songeons au cercle vicieux dans lequel nous tournons en ce qui concerne les variétés à l’état de nature, et si nous nous rappelons que la grande majorité des variétés a été produite à l’état domestique par la sélection de simples différences extérieures, et qu’elles n’ont jamais été longtemps exposées à des conditions d’existence uniformes. Il faut se rappeler que, la domestication prolongée tendant à éliminer la stérilité, il est peu vraisemblable qu’elle doive aussi la provoquer. La question de fécondité mise à part, il y a, sous tous les autres rapports, une ressemblance générale très prononcée entre les hybrides et les métis, quant à leur variabilité, leur propriété de s’absorber mutuellement par des croisements répétés, et leur aptitude à hériter des caractères des deux formes parentes. En résumé donc, bien que nous soyons aussi ignorants sur la cause précise de la stérilité des premiers croisements et de leurs descendants hybrides que nous le sommes sur les causes de la stérilité que provoque chez les animaux et les plantes un changement complet des conditions d’existence, cependant les faits que nous venons de discuter dans ce chapitre ne me paraissent point s’opposer à la théorie que les espèces ont primitivement existé sous forme de variétés.