Page:Darwin - La Descendance de l’homme, 1881.djvu/31

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beaucoup d’ouvrages de valeur. La haute antiquité de l’homme récemment démontrée par les travaux d’une foule d’hommes éminents, Boucher de Perthes en tête, est l’indispensable base de l’intelligence de son origine. Je tiendrai par conséquent cette conclusion pour admise, et renverrai mes lecteurs pour ce sujet aux beaux traités de Sir C. Lyell, Sir J. Lubbock et autres. Je n’aurai pas non plus davantage à faire qu’à rappeler l’étendue des différences existant entre l’homme et les singes anthropomorphes, le professeur Huxley ayant, selon l’avis des juges les plus compétents, établi de la manière la plus concluante que, dans chaque caractère visible, l’homme diffère moins des singes supérieurs, que ceux-ci ne diffèrent des membres inférieurs du même ordre des Primates.

Le présent ouvrage ne renferme presque point de faits originaux sur l’homme ; mais les conclusions auxquelles, après un aperçu en gros, je suis arrivé, m’ayant paru intéressantes, j’ai pensé qu’elles pourraient l’être pour d’autres. On a souvent affirmé avec assurance que l’origine de l’homme ne pourrait jamais être connue ; mais l’ignorance engendre plus souvent la confiance que ne fait le savoir, et ce ne sont que ceux qui savent peu, et non ceux qui savent beaucoup, qui affirment d’une manière aussi positive que la science ne pourra jamais résoudre tel ou tel problème. La conclusion que l’homme est, avec d’autres espèces, le co-descendant de quelque forme ancienne inférieure et éteinte, n’est en aucune façon nouvelle. Lamarck était, il y a longtemps, arrivé à cette conclusion, que plusieurs naturalistes éminents ont soutenue récemment ; par exemple, Wallace, Huxley, Lyell, Vogt, Lubbock, Büchner, Rolle[1], etc., et sur-

  1. Je n’ai pas besoin de donner les titres des ouvrages si connus des auteurs premièrement cités ; mais ceux des deux derniers étant moins connus, les voici : Sechs Vorlesungen über die Darwinsche Theorie, 2te Auflage, 1868, von Doctor I. Büchner (traduit en français par A. Jacquot sous le titre de : Conférences sur la théorie Darwinienne. Paris, 1869), — Der Mensch, im Lichte der Darwins’schen Lehre, 1865, von Doctor F. Rolle. Sans pouvoir référer à tous les