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quiconque n’a pas vu à l’époque du frai, alors qu’il revêt ses teintes les plus éclatantes, ce poisson d’ordinaire si mal partagé, de se figurer le mélange de couleurs brillantes qui le transforment entièrement ». Les Labrus mixtus, mâles et femelles, sont splendides, bien que la coloration diffère considérablement selon le sexe ; le mâle est orangé rayé de bleu clair ; la femelle rouge vif avec quelques taches noires sur le dos.

Fig. 30. — Xiphophorus Hellerii ; figure sup., mâle ; figure infér., femelle.

Dans la famille très-distincte des Cyprinodontes — habitant les eaux douces des pays exotiques, — les caractères du mâle et de la femelle diffèrent quelquefois beaucoup. Le Mollienesia petenensis[1] mâle a la nageoire dorsale très-développée et marquée d’une rangée de grandes taches arrondies, ocellées et brillamment colorées ; chez la femelle, au contraire, cette même nageoire, plus petite, affecte une forme différente, et porte seulement des taches brunes irrégulièrement recourbées. Chez le mâle, le bord foncé de la base de la nageoire anale fait un peu saillie. Chez le mâle d’une forme voisine, le Xiphophorus Hellerii (fig. 30), le bord inférieur de la nageoire anale se développe en un long filament qui, à ce qu’assure le docteur Günther, est rayé de vives couleurs. Ce filament ne contient pas de muscles et ne paraît avoir aucune utilité directe pour le poisson. La coloration et la structure des jeunes

  1. Je dois mes renseignements sur ces espèces au docteur Günther ; voir aussi son travail sur les poissons de l’Amérique centrale, dans Trans. Zool. Soc., vol. VI, 1868, p. 485.