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sent souvent, soit dans le sens de la rangée, — elles forment alors une bande longitudinale, — soit latéralement, c’est-à-dire avec les taches des rangées voisines, et constituent alors des bandes transversales. Une tache se divise quelquefois en taches plus petites, qui conservent leur situation propre.

Fig. 57. — Partie d’une rémige secondaire du faisan Argus, montrant deux ocelles complets, a. b. — A, B, C, D, E, F, sont des rangées foncées obliques se dirigeant chacune vers une ocelle.

(Une grande partie de la barbe de la plume a été coupée, surtout à gauche de la tige.)

Il convient d’abord de décrire un ocelle complet figurant parfaitement une boule dans une cavité. Cet ocelle consiste en un anneau circulaire noir intense, entourant un espace ombré de façon à produire exactement l’apparence d’une sphère. La figure que nous donnons ici a été admirablement dessinée et gravée par M. Ford, mais une gravure sur bois ne saurait rendre l’ombrage parfait et délicat de l’original. L’anneau est presque toujours rompu (fig. 57) sur un point de sa moitié supérieure, un peu à droite et au-dessus de la partie blanche (point éclairé) de la sphère qu’il entoure ; quelquefois aussi il est un peu rompu vers sa base à droite. Ces légères ruptures ont une signification importante. L’anneau est toujours très-épaissi et les bords en sont mal définis vers l’angle gauche supérieur, lorsque la plume est vue debout, dans la position où elle est dessinée ici. Sous cette partie épaissie, il y a, à la surface de la sphère, une marque oblique d’un blanc presque pur qui passe graduellement par différentes nuances de gris plombé pâle, puis jaunâtres, puis brunâtres et qui deviennent insensiblement toujours plus foncées vers la partie inférieure. C’est cette gradation de teintes qui produit cet effet si parfait d’une lumière éclairant une surface convexe. Si on examine une de ces sphères, on remarque