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PLANTES GRIMPANT À L’AIDE DES FEUILLES

la coupe du pétiole (B) qui avait saisi, pendant plusieurs semaines, un bâton, les deux bords extérieurs devenaient beaucoup moins proéminents, et les deux groupes de vaisseaux ligneux au-dessous d’eux augmentaient considérablement de diamètre. La bande semi-lunaire s’est convertie en un anneau complet de tissu blanc très-dur et ligneux avec des lignes rayonnant du centre. Les trois groupes de vaisseaux qui, quoique rapprochés, étaient distincts auparavant, sont complétement confondus. La partie supérieure de cet anneau de vaisseaux ligneux formée par le prolongement des cornes de la bande semi-lunaire est plus étroite que la partie inférieure et un peu moins compacte. Ce pétiole, après avoir saisi le bâton, était devenu plus épais que la tige d’où il provenait, ce qui était dû surtout à l’augmentation d’épaisseur de l’anneau du bois. Cet anneau présentait à la fois dans une coupe transversale et longitudinale une structure à peu près semblable à celle de la tige. C’est un fait morphologique singulier que le pétiole acquière ainsi une structure presque identiquement la même que celle de la tige ; et c’est un fait physiologique encore plus singulier qu’un si grand changement ait été déterminé par le seul fait de saisir un support[1].

  1. Le docteur Maxwell Masters m’apprend que, dans presque tous les pétioles qui sont cylindriques, tels que ceux qui portent des limbes peltés, les vaisseaux ligneux forment un anneau