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PLANTES À VRILLES.

vers le centre même de la pelote cellulaire. Les fibres enfouies étaient si solidement saisies qu’on ne pouvait les détacher. Ces excroissances de tissu ont une tendance si marquée à s’unir, que deux pelotes produites par des vrilles distinctes se soudent parfois entre elles et en forment une seule.

Dans un cas une vrille s’étant enroulée autour d’un bâton, de 1c,27 de diamètre, un disque adhérent se forma ; mais ceci n’a pas lieu en général si les bâtons ou les poteaux sont polis. Cependant, si l’extrémité saisissait une petite pointe faisant saillie les autres branches formaient des disques, surtout si elles trouvaient des crevasses pour y pénétrer. Les vrilles ne parvinrent pas à se fixer sur un mur de brique.

Je conclus de l’adhérence des fibres aux disques ou pelotes et plus particulièrement de ce que ces fibres deviennent lâches, si on les plonge dans l’éther sulfurique, que ces pelotes sécrètent une matière résineuse adhésive. Ce liquide fait disparaître les petites pointes brunes, brillantes, qu’on peut voir en général sur les surfaces des plus anciens disques. Si les extrémités crochues des vrilles ne touchent aucun objet, les disques, d’après ce que j’ai observé, ne se forment jamais[1] ; mais un contact de courte

  1. Fritz Müller rapporte (l. c., p. 348) que dans le Brésil méridional, les vrilles trifides de l’Haplolophium, une Bignoniacée, se terminent en disques polis et brillants sans être venues au contact d’un objet. Ceux-ci cependant, après avoir adhéré à un objet, prennent parfois un développement considérable.