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POLEMONIACEÆ.

montrer, je fis plusieurs essais avec des cartes noires et blanches et avec des tubes de verre ; mais j’échouai par suite de diverses circonstances ; cependant ces essais confirmèrent mon opinion. Comme une vrille se compose d’une feuille divisée en segments nombreux, il n’est pas surprenant que tous les segments tournent leurs surfaces supérieures vers la lumière, aussitôt que la vrille est fixée et le mouvement révolutif arrêté. Mais cela ne rend pas compte de la totalité du mouvement, car les segments s’infléchissent ou se courbent en réalité vers le côté obscur, et de plus tournent circulairement autour de leurs axes, en sorte que leurs surfaces supérieures regardent la lumière.

Quand le Cobœa croît en plein air, le vent doit aider les vrilles, qui sont extrêmement flexibles, à atteindre un support ; car j’ai constaté qu’un simple souffle suffisait pour que les extrémités des branches pussent saisir, à l’aide de leurs crochets, de petits rameaux qu’elles ne pouvaient atteindre par le seul mouvement révolutif. On aurait pu supposer qu’une vrille ainsi accrochée à l’extrémité d’une seule branche n’aurait pas pu saisir convenablement son support ; mais plusieurs fois j’ai constaté des cas comme le suivant : une vrille saisissait un bâton mince avec les crochets d’une de ses deux divisions terminales ; quoique maintenue ainsi par l’extrémité, elle essayait encore de s’enrouler en se cour-