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PLANTES À VRILLES.

des faits récents, M. Berkeley pense que l’opinion de Payer est la plus probable : savoir, que la vrille est « une portion séparée de la feuille elle-même » ; mais il y aurait beaucoup à dire en faveur de l’opinion d’après laquelle elle serait un pédoncule floral modifié[1].

Echinocystis lobata. J’ai fait de nombreuses observations sur cette plante (élevée de graines que m’avait envoyées le professeur Asa Gray) ; les mouvements spontanés révolutifs des entre-nœuds et des vrilles, observés par moi pour la première fois dans cette espèce, m’ont jeté dans une grande perplexité. Mes observations peuvent actuellement être résumées. J’ai observé trente-cinq révolutions des entre-nœuds et des vrilles ; le minimum de vitesse était de 2 heures, et la moyenne, sans grands écarts, de 1 heure 40 minutes. Tantôt je liai les entre-nœuds, en sorte que les vrilles seules se mouvaient ; tantôt je coupai les vrilles pendant qu’elles étaient très-jeunes, de manière que les entre-nœuds s’enroulaient par eux-mêmes ; mais la vitesse n’en était pas

  1. Gardener’s Chronicle, 1864, p. 721. D’après l’affinité des Cucurbitacées avec les Passifloracées, on pourrait arguer que les vrilles des premières sont des pédoncules floraux modifiés, comme cela est certainement le cas dans les Passiflores. M. R. Holland (Hardwicke’s Science Gossip, 1865, p. 105) rapporte « que dans son jardin, croissait, il y a quelques années, un concombre dont un des courts piquants du fruit s’était développé en une vrille longue et courbée. »