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PLANTES À VRILLES.

bure de la portion terminale, due à un attouchement, n’interrompt nullement le premier mouvement. Dans le Bignonia unguis et ses congénères, les pétioles des feuilles, ainsi que les vrilles, sont sensibles à un attouchement.

Quand les plantes volubiles arrivent au contact d’un tuteur, elles s’enroulent invariablement autour de lui dans le sens du mouvement révolutif ; mais les vrilles s’enroulent indifféremment dans un sens ou dans l’autre, suivant la position du tuteur et le côté qui a été le premier touché. Le mouvement préhenseur de l’extrémité n’est évidemment pas régulier, mais ondulatoire ou vermiculaire de sa nature, comme on pouvait le déduire de la manière curieuse dont les vrilles de l’Echinocystis rampent lentement autour d’un tuteur poli.

Les vrilles, sauf quelques exceptions, s’enroulant spontanément, on peut demander pourquoi elles ont été douées de sensibilité ? pourquoi, lorsqu’elles arrivent au contact d’un tuteur, elles ne s’enroulent pas en hélice autour de lui, comme les plantes volubiles ? Cela tient peut-être à ce qu’elles sont, dans la plupart des cas, si flexibles et si minces, que, lorsqu’elles sont amenées au contact d’un objet, elles céderaient presque certainement et seraient entraînées en avant par le mouvement révolutif. De plus, d’après ce que j’ai observé, les extrémités sensibles n’ont pas de pouvoir révolutif,