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PLANTES VOLUBILES.

les Ceropegia, Sphaerostema, Clerodendron, Wistaria, Stephania, Akebia et Siphomeris) l’extrémité crochue a exactement le même mode de mouvement que les autres entre-nœuds ; car une ligne tracée sur la surface convexe passe d’abord à une face latérale et puis à la face concave ; mais, vu la jeunesse de ces entre-nœuds terminaux, le renversement du crochet s’opère plus lentement que celui du mouvement révolutif[1]. Cette tendance fortement marquée dans les entre-nœuds jeunes, terminaux et flexibles à se courber à un degré plus grand ou plus brusquement que les autres entre-nœuds, est utile à la plante ; car non-seulement le crochet ainsi formé sert quelquefois à saisir le support, mais (et ceci semble être beaucoup plus important) il force l’extrémité de la tige à embrasser bien plus étroitement le support qu’il ne l’aurait fait autrement, et peut ainsi préserver la tige contre le vent, comme je l’ai observé bien souvent. Dans le Lonicera brachypoda, le crochet ne se redresse que périodiquement, mais ne se renverse jamais. Je n’affirmerai pas que les extrémités de toutes les plantes volubiles, quand elles sont munies d’un crochet, se

  1. Le mécanisme, par lequel l’extrémité de la tige reste crochue, paraît être un problème difficile et complexe, discuté par le Dr  H. de Vries (ibid. p. 337) ; il conclut « que ce mécanisme dépend de la relation entre la rapidité de la torsion et la rapidité de la nutation. »