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Page:Darwin - Les mouvements et les habitudes des plantes grimpantes, 1877.djvu/27

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PLANTES VOLUBILES.

mais sans résultat. J’attachai alors une légère petite branche fourchue à une tige de houblon, à celle d’un Ceropegia, d’un Sphœrostema et d’un Adhatoda, de sorte que la fourche pressât la tige d’un seul côté et s’enroulât avec elle : je choisis à dessein quelques plantes très-lentes à s’enrouler, car il me semblait très-probable que celles-ci profiteraient davantage de l’irritabilité qu’elles possèdent ; mais, dans aucun cas, il n’y eut d’effet produit[1]. De plus, quand une tige s’enroule autour d’un support, le mouvement d’enroulement est toujours plus lent, comme nous allons le voir immédiatement, que lorsqu’elle s’enroule librement sans rien toucher : d’où je conclus que les tiges volubiles ne sont pas irritables, et, en effet, il n’est pas probable qu’elles puissent l’être, car la nature économise toujours ses moyens, et l’irritabilité aurait été superflue. Néanmoins je ne veux pas affirmer que les tiges volubiles ne sont jamais irritables, car l’axe de végétation du Lophospermum scandens, plante grimpant à l’aide de ses feuilles, quoique non volubile, l’est certainement. Ce fait me porte à croire que les plantes volubiles ordinaires ne possèdent pas cette qualité ;

  1. Le Dr H. de Vries a aussi montré (ibid. p. 321 et 325), par une méthode meilleure que la mienne, que les tiges des plantes volubiles ne sont pas irritables et que la cause qui détermine leur enroulement autour d’un support est exactement celle que j’ai mentionnée.