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PLANTES VOLUBILES.

immobiles, ce qui aboutit à la formation d’une spire irrégulière.

Quand une tige enroulante atteint un bâton, elle se contourne en hélice un peu plus lentement qu’elle ne s’enroule. Par exemple, une tige de Ceropegia s’enroula en 6 heures, mais elle mit 9 heures et 30 minutes à accomplir une hélice complète autour d’un bâton. L’Aristolochia gigas opérait un mouvement révolutif en 5 heures environ et mettait 9 heures 15 minutes à compléter son hélice. Ce qui est dû, je présume, à l’arrêt du mouvement de la force impulsive sur différents points, et nous verrons plus tard que même une secousse imprimée à une plante retarde le mouvement révolutif. Les entre-nœuds terminaux d’une tige enroulante de Ceropegia, longue et fortement inclinée, après avoir contourné un bâton en hélice, glissaient toujours en haut, de manière à rendre les spires de l’hélice plus écartées qu’elles ne l’étaient d’abord. Ceci tenait probablement à ce que la force qui déterminait les mouvements révolutifs agissait librement, n’ayant presque plus à lutter contre la pesanteur. Chez le Wistaria, d’autre part, une longue tige horizontale se contourna d’abord en une hélice très-serrée qui resta sans changement ; mais plus tard, la tige se contournant le long de son support, elle fit une hélice beaucoup moins serrée. Dans les nombreuses plantes qu’on laissa grimper librement