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PLANTES VOLUBILES.

jours, cependant, je trouvai que cette partie inférieure avait également recouvré sa faculté d’enroulement. Ces différents faits montrent que le pouvoir moteur n’est pas immédiatement perdu dans la portion arrêtée d’une tige enroulante et qu’il peut être recouvré après avoir été perdu temporairement. Quand une tige est restée longtemps autour d’un support, elle conserve sa forme en hélice, même quand le tuteur est enlevé.

Si on plaçait un long bâton de manière à arrêter les entre-nœuds inférieurs et rigides du Ceropegia, à la distance d’abord de 38 centimètres, et puis de 53 centimètres à partir du centre de révolution, la tige droite se glissait lentement et insensiblement le long du bâton, de manière à devenir de plus en plus redressée, mais elle ne dépassait jamais le sommet. Alors, après un intervalle suffisant pour accomplir une demi-révolution, la tige s’éloigna subitement du bâton, tomba du côté opposé et reprit sa légère inclinaison première. Elle recommença ensuite son mouvement révolutif, en sorte qu’après une demi-révolution, elle vint de nouveau en contact avec le bâton, se glissa encore en haut, s’écarta de nouveau et tomba du côté opposé. Ce mouvement de la tige avait une apparence très-étrange, comme si elle était dégoûtée de son échec, mais bien résolue à essayer de nouveau. Nous comprendrons, je crois, ce mouvement en considérant