Page:Darwin - Les mouvements et les habitudes des plantes grimpantes, 1877.djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
55
PLANTES VOLUBILES.

Le Solanum dulcamara est une des plantes volubiles les plus faibles et les plus chétives ; on peut la voir s’élever verticalement en arbrisseau, et quand elle croît au milieu d’un fourré, elle grimpe simplement entre les branches sans les contourner mais lorsque, suivant Dutrochet, t. xix, p. 299, elle s’élève près d’un tuteur mince et flexible tel que la tige d’une ortie, elle s’enroule autour d’elle. Je plaçai des bâtons autour de plusieurs plantes et des ficelles tendues verticalement à côté d’autres, et l’enroulement eut lieu seulement autour des ficelles. La tige est volubile indifféremment à droite ou à gauche. Quelques autres espèces de Solanum et celles du genre Habrothamnus appartenant à la même famille, sont décrites dans les ouvrages d’horticulture comme plantes volubiles, mais elles semblent posséder cette faculté à un très-faible degré. On peut supposer que les espèces de ces deux genres n’ont encore acquis que partiellement l’habitude de l’enroulement. D’autre part, dans le Tecoma radicans appartenant à une famille qui abonde en plantes volubiles et pourvues de vrilles, mais grimpant comme le lierre à l’aide de radicelles, on peut soupçonner qu’une ancienne habitude d’enroulement a été perdue, car la tige présentait de légers mouvements irréguliers qui s’expliquaient difficilement par des changements dans l’action de la lumière. Il n’est pas difficile de comprendre comment