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PLANTES GRIMPANT À L’AIDE DES FEUILLES.

ne sont d’aucune utilité pour l’enroulement autour d’un bâton vertical. Néanmoins, si l’on frotte à plusieurs reprises avec une mince petite branche un bord quelconque du pétiole d’une jeune feuille, il se courbera de ce côté, au bout de quelques heures, pour se redresser ensuite. Le bord inférieur semble être le plus sensible ; mais la sensibilité ou irritabilité est légère comparée à celle que nous rencontrerons dans plusieurs des espèces suivantes ainsi une anse de ficelle pesant 106 milligrammes et suspendue, pendant plusieurs jours, à un jeune pétiole produisit un effet à peine perceptible. Nous avons représenté ici deux jeunes feuilles qui se sont accrochées naturellement à deux branches minces. Une petite branche fourchue, placée de manière à presser légèrement sur le bord inférieur d’un jeune pétiole, le fit courber fortement en 12 heures, et en dernier lieu à un tel point que la feuille passa du côté opposé de la tige : le bâton fourchu ayant été enlevé, la feuille revint lentement à sa première position.

Les jeunes feuilles changent spontanément et graduellement leur position : quand ils sont dans leur premier développement, les pétioles sont renversés et parallèles à la tige ; ils se recourbent alors lentement en bas, restant pendant peu de temps à angle droit avec la tige ; et puis ils deviennent si arqués en bas que le limbe de la feuille est tourné vers le sol avec