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PLANTES GRIMPANT À L’AIDE DES FEUILLES

sensibles mais quand la plante est bien développée, les pétioles de deux folioles latérales et terminales ont une longueur considérable et deviennent sensibles, de manière à pouvoir saisir un objet dans n’importe quelle direction.

Lorsque le pétiole s’est accroché à une petite branche, il subit quelques changements remarquables qu’on peut observer chez les autres espèces, mais d’une manière moins marquée, et que nous allons décrire ici une fois pour toutes. Le pétiole adhérent se gonfle énormément au bout de deux ou trois jours et finit par devenir presque deux fois aussi épais que l’opposé, qui n’a rien saisi. Si l’on place sur le champ du microscope des tranches transversales minces des deux pétioles, la différence est visible ; le bord du pétiole qui a été en contact avec le support est formé d’une couche de cellules incolores, avec leurs plus longs axes partant du centre, et celles-ci sont beaucoup plus larges que celles du pétiole opposé qui n’a pas subi de changement ; les cellules centrales sont aussi, jusqu’à un certain point, augmentées, et le tout est très-induré. La surface extérieure devient généralement d’un rouge brillant. Mais un changement plus notable encore a lieu dans la nature des tissus : le pétiole de la feuille libre est flexible et peut être rompu facilement, tandis que le pétiole adhérent acquiert un degré extraordinaire de dureté et de