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SOLANUM.

du côté opposé, soit à angle droit avec le premier côté, et la courbure se faisait toujours vers le côté frotté.

Suivant Palm (p. 63), les pétioles du Linaria cirrhosa, et jusqu’à un certain point, ceux du L. elatine, ont la faculté de saisir un support.

Solanaceæ. — Solanum jasminoides. — Plusieurs des espèces de ce grand genre sont volubiles, mais l’espèce dont nous parlons est une véritable plante grimpant à l’aide de ses feuilles. Une longue tige, presque verticale, accomplissait quatre révolutions très-régulières en sens inverse du soleil, avec une vitesse moyenne de 3 heures 26 minutes. Les tiges, cependant, s’arrêtaient quelquefois. Ce Solanum est considéré comme une plante d’orangerie ; mais quand on l’y laisse, les pétioles mettent plusieurs jours à saisir un bâton ; en serre chaude, un tuteur était saisi en 7 heures. Dans l’orangerie, un pétiole n’était pas influencé par une petite anse de ficelle suspendue pendant plusieurs jours et pesant 163 milligr. ; mais en serre chaude, une anse de 106 milligr. faisait courber un pétiole, et si on enlevait la ficelle, il se redressait. Une anse pesant seulement 53 milligr. n’eut aucune action sur un autre pétiole. Nous avons vu que les pétioles de quelques autres plantes qui grimpent à l’aide de leurs feuilles sont influencés par un treizième de ce dernier poids. Dans cette espèce, une feuille entièrement déve-