Page:Darwin - Rôle des vers de terre dans la formation de la terre végétale.djvu/122

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souvent rencontré des vers à des profondeurs de 3 à 4 pieds. Dans un lit de sable fin recouvrant la craie et qui n’avait jamais été remué, un ver fut coupé en deux à 55 pouces d’épaisseur, et un autre fut trouvé en décembre au fond de sa galerie, à 61 pouces au-dessous de la surface. Enfin, dans de la terre près d’une vieille villa romaine qui n’avait pas été remuée depuis bien des siècles, on rencontra un ver à une épaisseur de 66 pouces ; et cela était au milieu du mois d’août.

Les galeries descendent perpendiculairement ou plus communément d’une façon un peu oblique. On dit que parfois elles se ramifient, mais autant que j’ai vu, cela n’arrive pas, excepté dans un sol qui vient d’être bêché ou près de la surface. Elles sont en général, ou à ce que je crois, d’une manière invariable, revêtues à l’intérieur d’une couche mince de terre fine, de couleur foncée, rejetée par les vers ; il faut donc qu’elles soient tout d’abord faites un peu plus larges que le maximum de leur diamètre. J’ai vu plusieurs galeries dans du sable qui n’avait pas été remué ; elles étaient garnies de ce revêtement à une profondeur de 4 pieds 6 pouces ; et d’autres galeries immédiatement sous le sol et ainsi revêtues se trouvaient dans de la terre récemment bêchée. Les parois des galeries nouvellement construites sont souvent ponctuées de petites boulettes globulaires de terre évacuées par l’animal, encore molles et visqueuses ; et celles-ci sont, paraît-il, éparpillées de tous côtés par le ver, à mesure qu’il remonte et descend sa galerie. Le revêtement ainsi formé devient très compacte et lisse, quand il est à peu près