Page:Darwin - Rôle des vers de terre dans la formation de la terre végétale.djvu/152

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de balayer et se contenta de faucher les mauvaises herbes, toutes les fois que la pelouse était fauchée. Bientôt le sentier fut presque recouvert de verdure et, quelques années plus tard, il n’y en avait plus de trace. Quand, en 1877, on faucha la faible couche de gazon, on trouva les petites dalles toutes en place et recouvertes d’un pouce de terre végétale fine.

Ici nous pourrions noter deux cas, récemment publiés, de substances qui avaient été éparpillées sur la surface des pâturages, et qui furent enterrées par l’action des vers. Le révérend H.-C. Key fit creuser un fossé dans un champ sur lequel on avait éparpillé des cendres de charbon, à ce qu’on pensait, dix-huit ans auparavant ; sur les faces perpendiculaires, nettement coupées du fossé, à une profondeur de sept pouces pour le moins, « sur une longueur de soixante toises, on vit une ligne distincte, étroite et très régulière de cendres de charbon entremêlées de petits fragments de charbon ; cette ligne était parfaitement parallèle au gazon de la surface[1]. » Ce dernier fait et la longueur de la section rendent le cas intéressant. En second lieu, M. Daucer[2] raconte que sur un certain champ on avait éparpillé une quantité d’os concassés, et que, « quelques ans plus tard, on les avait trouvés, plusieurs pouces au-dessous de la surface, à une profondeur uniforme. » Il paraît qu’en Nouvelle-Zélande les vers agissent de la même manière qu’en Europe, car

  1. Nature, novembre 1877, p. 28.
  2. Proc. Phil. Soc. of Manchester, 1877. p. 247.