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Page:Darwin - Rôle des vers de terre dans la formation de la terre végétale.djvu/192

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les vers ne pouvaient amener de la terre de dessous qu’en certains points. Les carreaux reposaient sur un lit de béton et, en conséquence, les déjections consistaient en grande partie (à savoir, dans la proportion de 19 à 33) de particules de mortier, de grains de sable et de petits fragments de roc, de brique ou de carreau, et ces substances ne sauraient guère être agréables aux vers et, à coup sûr, elles ne sont pas nutritives pour eux.

Mon fils creusa des trous en différents endroits dans l’espace circonscrit par les anciens murs de l’abbaye et à plusieurs toises de distance des carrés en brique décrits plus haut. Il ne trouva pas de carreaux, bien qu’ils se rencontrent en d’autres parties, comme on sait ; mais en un point il rencontra du béton, sur lequel des carreaux avaient autrefois reposé. La terre végétale fine au-dessous de l’herbe, sur les côtés des différents trous, avait une épaisseur qui variait de deux pouces seulement jusqu’à 2 3/4 pouces et elle reposait sur une assise de 8 3/4 pouces à plus de 11 pouces consistant de fragments de mortier et de débris de pierres avec les intervalles exactement comblés de terre noire. Dans le champ d’alentour, à une distance de 20 toises de l’abbaye, la terre végétale fine était épaisse de 11 pouces.

Des faits précédents on peut conclure que, lorsque l’abbaye fut détruite et les pierres enlevées, il resta sur toute la surface une assise de décombres ; dès que les vers purent traverser le béton décomposé, et les jointures entre les carreaux, ils comblèrent lentement