Page:Darwin - Rôle des vers de terre dans la formation de la terre végétale.djvu/204

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En mettant à découvert, pour la première fois, un autre mur, on vit sur son sommet en ruines l’ouverture d’une galerie. On la poursuivit très bas dans l’intérieur du mur en séparant les silex les uns des autres ; mais, quelques-uns d’entre eux étant fort adhérents, on dérangea le tout en abattant le mur, ce qui empêcha de poursuivre la galerie jusqu’au fond. Dans un troisième cas, les fondations en apparence bien conservées d’un autre mur gisaient à une profondeur de 4 pieds au-dessous de l’un des sols et naturellement à une profondeur bien plus considérable au-dessous du niveau de la terre. On arracha du mur un gros silex à environ un pied de la base, ce qui demanda beaucoup de force, le mortier étant encore bien conservé ; mais derrière le silex, au milieu du mur, le mortier était friable et il y avait là des galeries de vers. M. Joyce et mes fils s’étonnèrent de trouver le mortier si noir dans ce cas-ci et dans plusieurs autres, et aussi d’y rencontrer de la terre végétale à l’intérieur des murs. Il se peut qu’une partie de cette terre ait été mise là au lieu de mortier par les auteurs de ces anciennes bâtisses, mais il ne faut pas oublier non plus que les vers garnissent d’humus noir l’intérieur de leurs galeries. D’autre part, il est presque certain que des espaces libres auront été, à l’occasion, laissés entre les gros silex de forme irrégulière, et nous pouvons être sûrs que les vers auront comblé de leurs déjections ces espaces, dès qu’ils purent percer la paroi. L’eau de pluie suintant le long des galeries aura aussi transporté dans toutes les crevasses de petites parcelles de couleur foncée.