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Page:Darwin - Rôle des vers de terre dans la formation de la terre végétale.djvu/230

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déjections ; celles-ci consistaient en sable mêlé de sécrétions intestinales et des restes des feuilles digérées, et le sable avait presque complètement perdu sa couleur rouge. En plaçant sous le microscope des petites portions de ce sable, la plupart des grains parurent transparents et incolores, par suite de la dissolution de l’oxyde, tandis que presque tous les grains pris en d’autres parties du pot étaient revêtus d’oxyde. L’acide acétique n’avait presque pas d’effet sur ce sable, et même les acides chlorhydrique, nitrique et sulfurique, dilués comme dans la pharmacopée, produisaient moins d’effet que ne le faisaient les acides dans les intestins des vers.

M. A. A. Julien a récemment recueilli les nombreuses données que l’on a sur les acides produits dans l’humus et qui, selon certains chimistes, ne s’élèvent pas à moins d’une douzaine d’espèces différentes. Ces acides, de même que leurs sels alcalins (c’est-à-dire en combinaison avec la potasse, la soude et l’ammoniaque) agissent énergiquement sur le carbonate de chaux et sur les oxydes de fer. On sait aussi que quelques-uns de ces acides appelés, il y a longtemps déjà, azo-humiques par Thénard, ont la propriété de dissoudre la silice gélatineuse en proportion de l’azote qu’ils contiennent[1]. Il est probable que les vers con-

  1. A. A. Julien. « De l’action géologique des acides de l’humus », Proc. American Assoc. Science, vol. XXVIII, 1879, p. 311. Et aussi « De l’érosion par des agents chimiques sur le sommet des montagnes. » New-York Academy of Sciences, 14 octobre 1878, cité dans le « American Naturalist ». Voir encore sur ce point, S. W. Johnson, « Sur la manière dont les céréales se nourrissent », 1870, p. 138.