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Page:Darwin - Rôle des vers de terre dans la formation de la terre végétale.djvu/26

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rents : M. Pasteur a montré qu’ils ramenaient incessamment à la surface les germes des maladies contagieuses contenus dans les cadavres enfouis des animaux morts de ces maladies ; Darwin a prouvé qu’ils prenaient une part considérable à la formation et à l’élaboration de la terre végétale, en même temps qu’ils contribuaient à changer l’aspect des contrées qu’ils habitent, en rendant meubles sur les pentes des montagnes des matériaux qui sont ensuite plus facilement entraînés dans les vallées et les cours d’eau par les eaux de pluie. L’étude des vers de terre prend, grâce à ces recherches, un intérêt particulier ; il serait utile de savoir quelles sont les espèces qui se trouvent dans les diverses régions du globe, quelles peuvent être leur degré d’activité, leurs diverses manières de vivre, afin de déterminer si partout ces ouvriers souterrains agissent de la même façon, si leur rôle est partout le même. Mais l’étude des Lombriciens peut avoir une autre importance. Ils sont invariablement liés au sol dans lequel ils s’enfoncent ; ils ne peuvent voyager ni à l’air libre, ni à travers les eaux ; leurs œufs, assez profondément cachés dans la terre, sont rarement découverts par les oiseaux ; avalés par eux, ils sont digérés et on ne voit pas comment, en dehors de l’action de l’homme, ils pourraient être transportés d’un endroit à un autre ; les vers eux-mêmes sont une proie trop facile pour qu’ils ne soient pas immédiatement déglutis par l’oiseau qui les saisit. Seules les eaux douces dans lesquelles ils peuvent vivre assez longtemps, et l’homme qui les emporte dans la terre entourant les racines des jeunes plantes dont il essaye l’acclimatation en divers points du globe, peuvent contribuer à disséminer leurs espèces. En dehors de ces moyens, chacune d’elles ne peut que se répandre de proche en proche dans le sol où elle creuse ses galeries. Il suit de là que la présence d’une même espèce