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Page:Darwin - Rôle des vers de terre dans la formation de la terre végétale.djvu/55

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pots, ceux-ci reposaient sur des soucoupes ; de sorte qu’avant d’atteindre leur corps, les vibrations avaient à passer de la table de résonance du piano à travers la soucoupe, le fond du pot et la terre humide pas très compacte sur laquelle ils reposaient, l’extrémité caudale logée dans leur galerie. Souvent on pouvait voir combien ils sont impressionnables, quand le pot dans lequel ils étaient ou la table sur laquelle le pot se trouvait, arrivait à être légèrement heurté ; mais ils semblaient moins sensibles à des bruits de cette sorte qu’aux vibrations du piano ; et leur sensibilité aux bruits variait beaucoup à différentes époques. On a souvent dit qu’en battant le sol ou le faisant trembler d’autre façon, les vers pensent être poursuivis par une taupe et quittent leurs galeries. Je battis le sol en beaucoup d’endroits où il y avait des vers en grand nombre, mais pas un ne se montra au dehors. Quand cependant on creuse le sol avec une fourche et que la terre est remuée violemment au-dessous d’un ver, il arrive souvent qu’il sorte vite de sa galerie.

Toutes les parties du corps sont, chez le ver, sensibles au contact. Un léger souffle lancé par la bouche les fait se retirer immédiatement. Les plaques de verre placées par-dessus les pots ne fermaient pas hermétiquement, il suffisait souvent de souffler par les fentes très étroites ainsi laissées pour amener une retraite rapide. Quelquefois ils sentaient les tourbillons causés dans l’air par l’enlèvement rapide des plaques de verre. Quand un ver sort tout d’abord de sa galerie, généralement il meut de part et d’autre dans toutes les