Page:Darwin - Rôle des vers de terre dans la formation de la terre végétale.djvu/64

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tion alcaline au papier neutre de tournesol. C’est ce qui se répéta plusieurs fois pour les feuilles de céleri, de chou et de navet. Des parties de ces mêmes feuilles qui n’avaient pas été humectées par les vers, furent pilées avec quelques gouttes d’eau distillée, et le jus ainsi extrait n’était pas alcalin. Quelques feuilles cependant qui avaient été traînées dans l’intérieur des galeries, mais pas dans la maison, et à une période antérieure inconnue, furent examinées, et, bien qu’humides encore, elles ne montrèrent que rarement même une trace de réaction alcaline.

Le liquide, par lequel les feuilles sont humectées, agit sur elles pendant qu’elles sont fraîches ou presque fraîches, d’une manière remarquable ; car il les fane et les décolore rapidement. C’est ainsi que les extrémités d’une feuille fraîche de carotte qui avait été traînée dans l’intérieur d’une galerie, furent retrouvées d’une teinte brun foncé douze heures après. Des feuilles de céleri, de navet, d’érable, d’orme, de tilleul, des feuilles minces de lierre et à l’occasion celles du chou, subirent une action semblable. L’extrémité d’une feuille de Triticum repens encore attachée à une plante en voie de croissance, avait été tirée à l’intérieur d’une galerie et cette partie était brun foncé et morte, tandis que le reste de la feuille était frais et vert. Plusieurs feuilles de tilleul et d’orme retirées de galeries se trouvèrent affectées à des degrés différents. Le premier changement parait être que les nervures deviennent d’une teinte pâle de rouge-orange. Les cellules à chlorophylle adjacentes perdent plus ou moins