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ILES DE CORAIL.

est un point important que l’on a ordinairement négligé ; nous en avons déjà parlé lorsque nous avons traité des attols. On comprendra mieux la difficulté du problème en jetant les yeux sur les coupes suivantes, coupes réelles prises dans la direction du nord au sud, à travers les îles de Vanikoro, de Gambier et de Maurua, y compris les récifs qui les entourent ; ces coupes sont dessinées verticalement et horizontalement à la même échelle d’un quart de pouce par mille.

Les hachures horizontales indiquent les récifs barrières et les canaux ; les hachures inclinées, placées au-dessus du niveau de la mer (A A), indiquent la forme actuelle de la terre ; les hachures inclinées au-dessous de cette ligne indiquent la prolongation probable des terres au-dessous de l’eau.

1. Vanikoro ; 2. Île Gambier ; 3. Maurua.

Il faut observer que ces coupes auraient pu être faites dans quelque direction que ce soit, à travers ces îles, ou à travers beaucoup d’autres îles entourées par des récifs ; les traits généraux eussent été exactement les mêmes. Or, si on se rappelle que les Polypes constructeurs ne peuvent vivre à plus de 20 ou 30 brasses de profondeur et que l’échelle de notre dessin est si petite, que le petit signe placé à droite de la gravure indique une profondeur de 200 brasses, on peut se demander sur quoi reposent ces récifs ? Faut-il supposer que chaque île est entourée par une espèce de collier de roches sous-marines ou par d’immenses couches de sédiment qui se terminent abruptement là où se termine le récif ? Si la mer avait profondément rongé ces îles avant qu’elles fussent protégées par des récifs, et qu’elle eût ainsi disposé autour d’elles une