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Page:Darzens - L’Amante du Christ, 1888.djvu/11

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mis, l’ancienne ville ferait place à une cité nouvelle, de dimensions prodigieuses, où monteraient, pour y trouver la joie, toutes les nations du monde. Alors, plus de pauvreté, de meurtres, de contestations mauvaises, de vols de nuit ! Plus rien de ce qui est pervers ! Aucune larme ne coulerait dans la jeune Jérusalem, pavée de saphirs et d’émeraudes !

Voilà le rêve. Or un jour, dans la terre de Galilée, le plus séduisant des fils de l’homme s’écria tout à coup : « Le royaume de Dieu est proche. Je suis le Messie ! » Tout le nord de la Palestine tressaillit à cette voix. Les foules se levèrent en masse pour écouter le jeune nabi et entendre les paroles de délivrance. Les collines de Galilée, les bords heureux du lac de Tibériade, tels furent les lieux dociles, témoins des triomphes de Jésus. Mais dans la Judée proprement dite, à Jérusalem, où vivaient les docteurs et où dominait la science officielle, ennemie acharnée de toute nouveauté, protectrice de tout arbre à couper et à mettre au feu, la jeunesse de Jésus était loin d’obtenir le même accueil.