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Page:Dash - Un amour coupable.djvu/233

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— Qu’est-ce ? qu’y a-t-il ?

— Aurore est partie ! Aurore est enlevée ! Qu’on la cherche, mon ami, au nom du ciel, et si vous ne voulez pas que je meure !

— Le misérable, il avait raison ! s’écria le comte. Oh ! je le trouverai, je le trouverai ! Mon amie, ne craignez rien, je le trouverai !




XVI


Un soir de juillet, par un de ces temps adorables qui rendent heureux de vivre même ceux que les souffrances détachent de la vie, une barque assez pesamment chargée tournait la pointe de Torno et se disposait à entrer dans le second bassin du lac de Como. L’air était pur et transparent comme du cristal ; pas un nuage ne voilait l’azur du ciel, éclairé par les teintes roses du couchant ; les montagnes étalaient leur belle verdure, et les villas de marbre dormaient paresseuses au bord des eaux. Cependant une circonstance étrange semblait avoir paralysé ce pays, ordinairement si gai et si plein d’animation. Les portes étaient closes ; pas un paysan, pas un pécheur ne se montraient ; les bateaux restaient dans la darse, les troupeaux dans les étables. Un sommeil de plomb