Page:Dash - Un amour coupable.djvu/330

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passants attardés marchant vite et se hâtant de rentrer chez eux ; hors cela, le silence le plus complet régnait dans tous les environs.

— Lorsque la croisée fut ouverte, une jeune femme s’y plaça, en évitant avec soin la lumière du réverbère qui donnait en face, comme une personne qui craint d’être vue ; elle regarda dans la direction du boulevard, en appuyant sa tête sur sa main, et resta ainsi, dans l’attitude de la réflexion. Les gouttes de pluie tombaient sur son front, elle ne s’en apercevait pas ; une vive préoccupation la rendait insensible à tout ce qui l’entourait ; ses cheveux, agités par le vent, ruisselaient, en longues boucles défrisées, sur ses épaules ; il y avait dans sa contenance une émotion douloureuse, une inquiétude évidente. Elle souffrait du plus grand mal de cœur : de l’attente et de la jalousie.

— Mon Dieu ! dit-elle, après avoir écouté les pas d’un homme qui s’éloignaient petit à petit, ce n’est pas lui encore ! il est deux heures passées !