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Couché sur mon sein était, dix mois après, un fils, petit ange du Seigneur ; comme une mère je chantais joyeuse. Grand père au coin du feu, riait en m’écoutant ; hélas ! qu’avais-je alors à chanter des chansons ? La vie est amère a passer.

Il faut avoir des soldats, et demain notre enfant, s’il n’est soutenu, si vous venez à l’abandonner, sera pris pour l’armée, et nous, vieilles gens, le cœur brisé, que ferons-nous dans le pays ? Ha ! autant vaudra semer l’herbe de la mort devant notre porte toujours fermée.

Pour mon fils j`ai fait ce que je devais ; j`ai cuei1li le gui, le trèfle et la verveine, vers la nuit sur le bord d`un chemin détourné ; une bague d’étain, au bourg m’a été bien bénie, dans une fontaine sainte j’ai baigné les habits qu’il portera demain.