Page:Dastumad - Bleuniou-Breiz.djvu/8

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ii

au visage par bouffées, avec les parfums du blé noir et du serpolet : et, tout plongé dans cette atmosphère poétique, rêveur, enchanté, vous vous avancez au milieu d’une campagne agreste ; vous voyez de grandes pierres druidiques habillés de mousse, qui se penchent au bord des bois ; des ruines féodales accroupies dans les bruyères, sur les flanc des coteaux ; et, parfois, au haut de la montagne, des figures d’hommes échevelés et étrangement vêtus qui passent comme des ombres entre l’horizon et vous. »

Ce sentiment plein de charme, et si bien exprimé par l’auteur des Derniers Bretons, il est impossible de ne pas l’éprouver à tout instant dans nos campagnes. Enfants dans les landes, paysans attardés revenant le soir après le marché, jeunes gens et jeunes filles allant aux joyeux pardons, vieillards à la veillée, tout chante. Ce besoin impérieux, irrésistible est commun à tous les hommes et il révèle certains dispositions particulières de l’âme ; mais il se fait surtout sentir chez ceux qui, comme le Breton, vivent