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L’ÉMANCIPATION DE LA FEMME

gardes-malades, qui n’ont d’ordinaire ni le développement moral ni les connaissances pratiques qu’exige cet emploi ; viendrait ensuite l’instruction des sages-femmes encouragées par une puissante initiative à des études qui leur permettraient de se rendre aptes à l’inspection des crèches, des enfants trouvés et assistés, des salles d’asile, au service des vaccinations gratuites, de l’assistance sanitaire dans la plupart des communes rurales, etc. Le diplôme autrefois exigé de l’officier de santé serait un titre de capacité suffisant pour l’exercice de ces fonctions, quoiqu’il faille encourager la femme qui désirerait prendre un grade plus élevé ; puisque la compétition à des emplois sociaux identiques exige des études et des examens communs.

Cette égalité devant le devoir, qui est le fondement du droit social, sera un résultat de la décentralisation ; l’admission à certains examens et aux concours qui en résultent, les conditions différentes imposées aux hommes et aux femmes qui les subissent, dépendent du bon plaisir de la centralisation administrative pour une foule d’emplois dans l’enseignement secondaire et supérieur, les postes, les télégraphes, les monts-de-piété, les hospices, les prisons, les manufactures, ateliers et imprimeries de l’État, etc. Ainsi les femmes se trouvent repoussées ou retenues systématiquement dans l’infériorité par les principes d’arbitraire et d’absolutisme exposés plus haut.

Il est vraiment triste de voir que nous croyions faire de la décentralisation en nous attachant exclusivement aux choses, sans paraître songer à cette décentralisation intellectuelle et morale des individus qui peut seule développer chez nous une émulation salutaire et fonder une liberté durable.

Alors seulement seront brisées les entraves qui asservissent les filles pauvres ; mais ces réformes supposent aussi, indépendamment de la gratuité demandée dans toutes les branches d’instruction professionnelle, une harmonie complète de principes entre l’éducation des adolescents et des adolescentes. Question capitale qu’il faut