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DÉDICACE POUR MA FILLE EDMÉE


Souviens-toi des matins de paix et de lumière,
Quand, sous le bruit léger des arrosoirs penchés,
Les papillons tendaient leurs ailes de poussière,
Décevantes aux doigts qui les auraient cherchés !

La nature vers toi présenta ses corbeilles,
Ainsi qu’une Pomone aux jardins surannés,
Et tu compris, et tu savouras ses merveilles,
Dans une âme avertie, aux dons prédestinés…

Que ta jeunesse en fleur reflète sur ta vie
Sa douceur, ses parfums, sa pieuse allégresse !
J’ai pu la faire heureuse, et maintenant j’envie
Aux destins qui viendront leur tâche de tendresse !


10 Octobre 1906.