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AU BORD DES TERRASSES


Leurs bras chargés de blés et parfumés de roses ;
Ou remplissant des urnes fraîches aux étangs ;
La pensée est active et se limite aux choses,
Elle admire le calme et la beauté des champs,
Se plaît au mouvement de leurs métamorphoses.

Mais les rayons tombants entraînent avec eux,
Vers la terre assombrie, un fluide où tout penche,
Aussi bien notre esprit soudain vague et peureux
Que l’oiseau qui se tait et fait plier la branche,
Que l’air plus lourd, parmi les taillis plus ombreux.

Tout ce qu’évapora ce soleil qui décline,
Larmes sur un visage, ou rosée en des fleurs,
Ou pensers affligeants, se reforme en bruine,
Sur la pente menant au gouffre des douleurs :
Le soir descend, pendant que monte la colline.


Pray, 1903.