Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/11

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bananiers, des palmiers, un baobab, des nopals, des cactus, des figuiers de Barbarie, à se croire en pleine Afrique centrale, à dix mille lieues de Tarascon. Tout cela, bien entendu, n’était pas de grandeur naturelle ; ainsi les cocotiers n’étaient guère plus gros que des betteraves, et le baobab (arbre géant, arbos gigantea) tenait à l’aise dans un pot de réséda ; mais, c’est égal ! pour Tarascon, c’était déjà bien joli, et les personnes de la ville, admises le dimanche à l’honneur de contempler le baobab de Tartarin, s’en retournaient pleines d’admiration.

Pensez quelle émotion je dus éprouver ce jour-là en traversant ce jardin mirifique… Ce fut bien autre chose quand on m’introduisit dans le cabinet du héros.

Ce cabinet, une des curiosités de la ville, était au fond du jardin, ouvrant de plain-