Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/140

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mari de l’Alsacienne, Alsacien lui-même et cabaretier, de plus, fort bon comptable. Quand il vit à qui il avait affaire, et que l’assassin ne demandait qu’à payer le prix de la victime, il désarma son épouse et l’on s’entendit.

Tartarin donna deux cents francs ; l’âne en valait bien dix. C’est le prix courant des bourriquots sur les marchés arabes. Puis on enterra le pauvre Noiraud au pied d’un figuier, et l’Alsacien, mis en bonne humeur par la couleur des douros tarasconnais, invita le héros à venir rompre une croûte à son cabaret, qui se trouvait à quelques pas de là, sur le bord de la grande route.

Les chasseurs algériens venaient y déjeuner tous les dimanches, car la plaine était giboyeuse et à deux lieues autour de la ville il n’y avait pas de meilleur endroit pour les lapins.