Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/144

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vieille sans rancune, versa une dernière larme sur l’infortuné Noiraud, et retourna bien vite à Alger avec la ferme intention de boucler ses malles et de partir le jour même pour le Sud.

Malheureusement la grande route de Mustapha semblait s’être allongée depuis la veille : il faisait un soleil, une poussière ! La tente-abri était d’un lourd !… Tartarin ne se sentit pas le courage d’aller à pied jusqu’à la ville, et le premier omnibus qui passa, il fit signe et monta dedans…

Ah ! pauvre Tartarin de Tarascon ! Combien il aurait mieux fait pour son nom, pour sa gloire, de ne pas entrer dans cette fatale guimbarde et de continuer pédestrement sa route, au risque de tomber asphyxié sous le poids de l’atmosphère, de la tente-abri et de ses lourds fusils rayés à doubles canons…