Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/160

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d’une voix très-ferme, et de son plus bel accent tarasconnais.

L’officier de chasseurs le regarda un moment bien en face, puis levant les épaules :

— Allons ! c’est bon… Partagez-vous les vingt francs qui manquent et qu’il n’en soit plus question.

Là-dessus il tourna le dos et se perdit dans la foule.

Le fougueux Tartarin voulait s’élancer derrière lui, mais le prince l’en empêcha :

— Laissez… j’en fais mon affaire.

Et, prenant le Tarasconnais par le bras, il l’entraîna dehors rapidement.

Dès qu’ils furent sur la place, le prince Grégory du Monténégro se découvrit, tendit la main à notre héros, et, se rappelant vaguement son nom, commença d’une voix vibrante :