Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/166

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Vingt ans, jolie comme un cœur, et déjà veuve…

— Veuve !… quelle chance ! fit joyeusement le brave Tartarin, qui se méfiait des maris d’Orient.

— Oui, mais très surveillée par son frère.

— Ah ! diantre !…

— Un Maure farouche qui vend des pipes au bazar d’Orléans…

Ici un silence.

— Bon ! reprit le prince, vous n’êtes pas homme à vous effrayer pour si peu ; et puis on viendra peut-être à bout de ce forban en lui achetant quelques pipes… Allons vite, habillez-vous… heureux coquin !

Pâle, ému, le cœur plein d’amour, le Tarasconnais sauta de son lit et, boutonnant à la hâte son vaste caleçon de flanelle :