Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/197

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métriques, ses petits tas de pierre régulièrement espacés, et de droite et de gauche ses jolies plaines d’oliviers et de vignes… Puis, des auberges tous les dix pas, des relais toutes les cinq minutes… Et mes voyageurs, quels braves gens ! des maires et des curés qui allaient à Nîmes voir leur préfet ou leur évêque, de bons taffetassiers qui revenaient du Mazet bien honnêtement, des collégiens en vacances, des paysans en blouse brodée, tous frais rasés du matin, et là-haut, sur l’impériale, vous tous, messieurs les chasseurs de casquettes, qui étiez toujours de si bonne humeur, et qui chantiez si bien chacun la vôtre, le soir, aux étoiles, en revenant !…

Maintenant, c’est une autre histoire… Dieu sait les gens que je charrie ! un tas de mécréants venus je ne sais d’où, qui me remplissent de vermine, des nègres, des bé-