Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/207

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— Vous voilà arrivé, monsieur, lui dit-il d’un air très-respectueux.

Le petit monsieur se leva, descendit, puis avant de refermer la portière :

— Voulez-vous me permettre de vous donner un conseil, monsieur Tartarin ?

— Lequel, monsieur ?

— Ma foi ! écoutez, vous avez l’air d’un brave homme, j’aime mieux vous dire ce qu’il en est… Retournez vite à Tarascon, monsieur Tartarin… Vous perdez votre temps ici… Il reste bien encore quelques panthères dans la province ; mais fi donc ! c’est un trop petit gibier pour vous… Quant aux lions, c’est fini. Il n’en reste plus en Algérie… mon ami Chassaing vient de tuer le dernier.

Sur quoi le petit monsieur salua, ferma la portière, et s’en alla en riant avec sa serviette et son parapluie.