Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/231

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seurs étaient reçus à bras ouverts. Ils logeaient chez les agas, dans des palais bizarres, grandes fermes blanches sans fenêtres, où l’on trouve pêle-mêle des narghilés et des commodes en acajou, des tapis de Smyrne et des lampes modérateurs, des coffres de cèdre pleins de sequins turcs, et des pendules à sujets, style Louis-Philippe… Partout on donnait à Tartarin des fêtes splendides, des diffas, des fantasias… En son honneur, des goums entiers faisaient parler la poudre et luire leurs burnous au soleil. Puis, quand la poudre avait parlé, le bon aga venait et présentait sa note… C’est ce qu’on appelle l’hospitalité arabe.

Et toujours pas de lions. Pas plus de lions que sur le Pont-Neuf.

Cependant le Tarasconnais ne se décourageait pas. S’enfonçant bravement dans le