Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/59

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de spectacles à sensations, s’était rué sur la baraque Mitaine et l’avait prise d’assaut. Aussi la grosse madame Mitaine était bien contente… En costume kabyle, les bras nus jusqu’au coude, des bracelets de fer aux chevilles, une cravache dans une main, dans l’autre un poulet vivant, quoique plumé, l’illustre dame faisait les honneurs de la baraque aux Tarasconnais, et comme elle avait doubles muscles, elle aussi, son succès était presque aussi grand que celui de ses pensionnaires.

L’entrée de Tartarin, le fusil sur l’épaule, jeta un froid.

Tous ces braves Tarasconnais, qui se promenaient bien tranquillement devant les cages, sans armes, sans méfiance, sans même aucune idée de danger, eurent un mouvement de terreur assez naturel en voyant leur grand Tartarin entrer dans la