Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/79

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cette petite guerre sourde et venimeuse l’affligeait beaucoup ; il sentait Tarascon lui glisser dans la main, la faveur populaire aller à d’autres, et cela le faisait horriblement souffrir.

Ah ! la grande gamelle de la popularité, il fait bon s’asseoir devant, mais quel échaudement quand elle se renverse !…

En dépit de sa souffrance, Tartarin souriait et menait paisiblement sa même vie, comme si de rien n’était.

Quelquefois cependant ce masque de joyeuse insouciance, qu’il s’était par fierté collé sur le visage, se détachait subitement. Alors, au lieu du rire, on voyait l’indignation et la douleur…

C’est ainsi qu’un matin que les petits décrotteurs chantaient sous ses fenêtres : lou fùsioù de mestre Gervaï, les voix de ces misérables arrivèrent jusqu’à la chambre du