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Page:Daudet - Jack, I.djvu/355

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à sa sortie de l’école, ce qui le gênait un peu depuis qu’il était passé contre-maître et qu’il avait épousé la seconde madame Roudic.

Celle-ci était la fille d’un garde d’artillerie, une demoiselle de petite ville, bien élevée dans une famille nombreuse et pauvre, où chacun apportait sa part d’économie et de travail. Réduite à ce mariage disproportionné comme éducation et comme âge, elle avait eu jusqu’alors pour son mari une affection tranquille et protégeante. Lui, toujours en admiration devant sa femme et amoureux comme à vingt ans, se fût volontiers couché en travers des ruisseaux pour lui éviter de se mouiller les pieds. Il la regardait, attendri, la trouvait plus jolie, plus coquette que les femmes des autres contre-maîtres, presque toutes de solides Bretonnes, bien plus occupées de leur ménage que de leurs coiffes.

Clarisse avait effectivement le ton, les façons des filles pauvres habituées par leur travail à une élégance relative ; et elle tenait au bout de ses mains, très paresseuses pourtant depuis le mariage, un art de se parer, de se coiffer qui contrastait avec l’aspect monastique des femmes du pays, enfermant leurs cheveux sous d’épais bandeaux de toile, alourdissant leur taille sous les plis droits de leur jupon.

Le logis, lui aussi, se ressentait de cette recherche. Derrière ces grands rideaux de mousseline blanche qui sont la parure de toutes les maisons bretonnes,