Page:Daudet - Jack, II.djvu/331

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toi… C’était fatal. Un coup pareil, porté à ce pauvre garçon, ne pouvait lui venir que de sa mère.

Pendant qu’elle écoutait ces explications, Cécile était prise d’un violent désespoir en songeant qu’elle avait causé à Jack, déjà si malheureux, une peine effroyable et bien inutile. Elle aurait voulu lui demander pardon, s’humilier devant lui.

— Jack… Pauvre ami… répétait-elle avec des sanglots.

Et, mesurant à son propre chagrin la blessure qu’elle lui avait faite :

— Oh ! comme il a dû souffrir.

— Et il souffre encore, va.

— Est-ce que tu as eu de ses nouvelles, grand-père ?

— Non. Mais il pourrait venir lui-même t’en donner ?… répondit le grand-père en souriant.

— Peut-être ne voudra-t-il plus revenir maintenant.

— Eh bien, allons le chercher… C’est dimanche aujourd’hui. Il n’est pas à l’atelier. Nous le trouverons et nous le ramènerons ici… Veux-tu ?

— Si je veux !

Quelques heures après, M. Rivals et sa petite-fille étaient en route pour Paris.

Comme ils venaient de partir, un homme couvert de sueur, courbé sous le poids d’une large hotte, s’arrêtait devant leur maison. Il regardait la petite porte