Page:Daudet - L'Évangéliste, 1883.djvu/179

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de la Régence, et pour lui les boulangers de la rue Saint-Honoré cuisent un pain spécial de seigle et de miel. Longtemps ç’avait été pour Éline un repos charmant, cette heure passée là, le dimanche, à accompagner sur l’orgue des cantiques danois qui lui parlaient de la patrie inconnue. Aujourd’hui, elle accompagnait distraitement… Que pouvaient bien faire à Dieu ces rapsodies chantées par des voix indifférentes, sur un ton vulgaire et machinal ? C’était bien cela le Christianisme officiel, avec ses rites routiniers, sa foi sans chaleur qui indignait tant Mme Autheman. Il y a au Japon des machines à prier, mues à la façon des vielles et déroulant les oraisons, qui sont tout aussi capables d’émouvoir les cœurs.

Et ces jeunes filles coquettes, renversant leurs jolies tailles où battent des flots de cheveux argentés comme par la mousse des cascades, ne s’occupant, même là, que de toilette et de vanité, s’observant, se jalousant du coin de l’œil. Et les bonnes dames tranquilles, aux faces pleines, vraies « têtes de bouillie », comme en Allemagne on appelle les Danois, – se saluant